L’inconscient en art-thérapie – Quand la création ouvre les portes du caché
- virginie garcia
- 18 avr.
- 3 min de lecture

Après avoir exploré la dimension expressive de l’art-thérapie, puis son lien intime avec le corps, il me semble essentiel de plonger maintenant dans un autre niveau de profondeur : celui de l’inconscient.
Car parfois, on ne sait pas exactement pourquoi on va mal. On ressent une gêne, une tension, un malaise diffus, mais les mots nous échappent. Les souvenirs sont flous, les émotions enfouies. L’art-thérapie vient alors comme un fil discret, une passerelle douce vers ce qui dort en nous et qui pourtant influence nos comportements, nos émotions, nos choix.
Quand la création précède la compréhension
En séance, il arrive que l’on crée sans trop savoir ce que l’on fait. On choisit une couleur sans raison apparente, on trace des formes un peu mécaniques, on répète un geste, on superpose, on masque, on détruit même parfois. Et puis, en prenant du recul… quelque chose fait sens. Ce n’est pas toujours immédiat, ni clair, mais une image résonne, une symbolique émerge. Et là, le lien se tisse.
Ce que l’on croyait anodin devient révélateur : un détail qu’on n’avait pas vu, un mouvement qu’on a répété sans y penser, une matière choisie instinctivement. L’inconscient parle sa propre langue, et l’art lui donne une scène pour s’exprimer.
Accueillir sans vouloir interpréter trop vite
Il ne s’agit pas ici d’analyser ou de chercher à tout prix une signification. L’idée n’est pas de jouer au psy avec son pinceau. Ce qui compte, c’est l’accueil : laisser venir ce qui veut émerger, même si cela semble confus ou déroutant. Souvent, c’est justement ce flou qui dit quelque chose d’essentiel.
Dans cet espace, on peut revisiter des souvenirs oubliés, des émotions longtemps mises de côté. L’art rend visible l’invisible. Il fait émerger des symboles, des formes, des couleurs qui parlent à une autre partie de nous – celle qui sait, au fond, ce qui est resté figé.
Une mémoire qui ne passe pas toujours par les mots
Notre inconscient garde en mémoire ce que notre esprit conscient a parfois préféré mettre sous silence : des peurs anciennes, des colères contenues, des élans interrompus. À travers la création, ces fragments peuvent être reconnus, intégrés, apaisés.
Et même si l’on ne comprend pas tout de suite ce qui s’exprime, le simple fait de le faire exister sur une feuille, dans une sculpture, dans un geste dansé ou une voix posée… allège. On n’est plus seul·e avec ce qui pèse. On commence à voir, à sentir, à reconnecter les points.
Se révéler à soi-même
L’art-thérapie devient ainsi un outil de révélation. Non pas dans le sens spectaculaire du mot, mais dans une lente mise au jour. Ce qui était diffus devient plus tangible. Ce qui semblait confus devient peu à peu une histoire, la nôtre, que l’on peut regarder autrement.
Il ne s’agit pas de tout résoudre, mais d’avancer, morceau par morceau, en laissant une part de soi prendre la parole autrement. C’est un dialogue intérieur, parfois silencieux, mais profondément transformateur.
En conclusion
L’inconscient n’est pas un ennemi à combattre, ni un mystère à percer absolument. C’est une partie vivante de nous, souvent blessée, mais aussi pleine de ressources. L’art-thérapie permet d’ouvrir des fenêtres vers cet espace intérieur, sans brusquer, sans forcer.
Si vous ressentez en vous des zones d’ombre, des émotions qui ne trouvent pas leur place, ou tout simplement une envie de mieux vous comprendre… la création peut devenir un terrain d’exploration précieux. Parce qu’avant de comprendre, on peut déjà ressentir. Avant de parler, on peut déjà créer. Et parfois, c’est là que commence la guérison.




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